Je vous présentais dans mon article « Affaires sociales » quelques exemples de la communauté du quilt dans le monde anglo-saxon. Actuellement, je fais partie d’une initiative online (Round Robin: Possum Magic) mais je voulais également expérimenter la communauté locale en rencontrant des personnes en vrai. Je me suis renseignée et j’ai découvert qu’il existait un club de patchwork (appelé patchwork guilde) à Wellington même et une autre guilde de quilt à Lower Hutt (l’équivalent de Lyon et Caluire et cuire si vous voulez) qui ne regroupe pas moins de 150 membres chacune. Les groupes se rencontrent mensuellement, l’un le soir en semaine, l’autre le samedi.
J’aime bien ces organisations, on peut facilement imaginer qu’elles fonctionnaient de la même manière il y plus de 100 ans. Je vais vous raconter le déroulement d’une de ces réunions pour vous faire partager ma petite capsule historique.
Installation de la patchwork guilde
Tout le monde arrive tranquillement et papote avec les copines. Les nouveaux membres ou visiteurs s’inscrivent à l’accueil et on leur attribue un « chaperon » pour qu’ils ne se sentent pas tout seul. Je suis venue pour ma part avec une fille que j’ai rencontrée sur Instagram, donc je suis restée avec elle.
Pendant que tout le monde s’installe, la bibliothèque du club est ouverte et chacun a l’occasion de rendre ses livres et d’en emprunter de nouveaux. La bibliothèque est très bien fournie avec plus de 800 titres. Grâce aux cotisations des membres et diverses initiatives de récolte de fonds, le club s’enrichit d’ouvrages chaque mois.
Bienvenue aux visiteurs
La réunion patchwork guilde débute par un mot d’accueil de la présidente pour les nouveaux. Puis, vient la « lecture des lettres ». Je trouve ce moment très touchant. Il s’agit d’anciens membres qui ont déménagé dans une autre région ou un autre pays et qui donnent de leurs nouvelles. La lettre est lue à haute voix et relate les conditions de vie dans un nouvel environnement. Parfois, lorsqu’une catastrophe naturelle se produit, les anciens membres demandent de l’aide (ex: les inondations dans le Queensland en Australie, typhon dans les îles Salomon, etc) et le club organise des actions pour ces causes.
La présidente de la patchwork guilde présente ensuite les classes qui sont disponibles dans le mois à venir. Chaque membre obtient une réduction pour les classes car le club paye une participation. Ensuite, vient le moment du tirage au sort pour gagner une petite cagnotte de tissu (évidement). Il s’agit surtout pour le club de récolter des fonds. Les membres jouent le jeu volontairement car ils savent que c’est pour financer les livres de la bibliothèque ou les classes.
Le bloc du mois (BOM: Block OF the Month)
Chaque mois, une personne présente et explique la construction d’un bloc de patchwork. Les instructions sont distribuées et les membres peuvent réaliser ce bloc pour la prochaine réunion. C’est sympa pour s’entraîner et apprendre de nouvelles techniques.
A la réunion suivante, celles qui le souhaitent peuvent remettre leur bloc en jeu. Un tirage au sort est organisé pour designer une gagnante qui récolte tous les blocs du mois et peut les transformer en quilt.
Le bloc du mois de la réunion à laquelle j’ai assisté était ces ravissantes petites maisons:
Show & Tell (montre et raconte)
C’est le moment où les membres ayant fini un quilt pendant le mois, le présentent aux autres membres. Au début de la réunion, les quilts sont entassés dans un coin de la salle, puis pendant le show & tell, chacune raconte l’histoire de son quilt.
Au fur et à mesure des histoires, les quilts sont exposés tout autour de la salle. Regardez cette magnifique étoile diamant qui a dû prendre un temps fou.
Voici un parfait exemple d’utilisation des hexagones (mon tutoriel vidéo pour coudre des hexagones ici)
J’ai particulièrement aimé ce quilt tellement vibrant de couleurs chaleureuses. C’est une dame assez âgée qui l’a réalisé et elle expliquait sa première tentative d’achat de tissu sur internet. Après avoir reçu un tissu complètement différent de ce qu’elle souhaitait, elle a fini par demander de l’aide à ses petits enfants. Comme quoi, le quilting peut réunir différentes générations.
Afternoon tea/ Pause snacks
Petite pause (avec des sandwiches aux concombres, bien entendu) pour discuter avec les copines. J’ai trouvé l’ambiance vraiment accueillante car, étant nouvelle, pas mal de personnes sont venues me parler pour faire connaissance.
Speaker
Lors de chaque réunion de la patchwork guilde, un orateur prend la parole pour aborder un sujet. Cette fois ci, il s’agissait de l’artiste textile « Norma Slabbert ». Norma Slabert est une quilteuse qui fait des expositions d’art textile en solo. Elle est venue prendre la parole pour expliquer son cheminement de création pour sa dernière exposition « Jardins clos ». Pour elle, les jardins clos ont une symbolique de sérénité, de paix et de protection. Elle a voulu recréer cet univers dans ses quilts.
J’aime beaucoup ce quilt qui reproduit, pour elle, la sensation de sérénité et de bien être:
C’était vraiment intéressant de découvrir les œuvres de cette artiste et de comprendre et (apprendre) son univers de création. Norma a également présenté un autre quilt appelé « mes 60 ans » qui a fait pas mal sensation dans la salle. Pour l’année de ses 60 ans, Norma a créé un bloc de patchwork par jour. Le bloc ayant un rapport avec les évènements de sa journée. C’est un travail titanesque avec un résultat impressionnant.
Le moment du speaker est la dernière session de la réunion du club. Chaque session aura un orateur différent. Cette partie a pour but d’inspirer les membres par des techniques ou des manières de penser différentes. Je trouve le concept très intéressant. D’ailleurs, une des jeunes membres a décidé de relever le même défi que Norma en créant un bloc par jour pour sa trentième année.
7 Responses
L’étoile et celui aux milles couleurs sont vraiment magnifiques!
Tu crois que ce genre de réunion existe en Feance ?
Bisous Alice
Salut Emilie! Avant de partir en NZ, j’ai participé à une rencontre de quilt dans le petit village de Paimpol en Bretagne. Malheureusement, elles se rencontrent la journée donc pas possible pour les gens qui travaillent de participer. C’était une rencontre ou chacune travail sur son ouvrage donc pas tout a fais comme une réunion de Guild. Je ne sais pas si d’autres structures existent.
Des sandwich aux concombres!? Très anglais et en bonne sante! Nous mangeons des gateaux. Beacoup de gateau.
Haha, oui il y avait aussi des gateaux: des Lamingtons (so British too :-)
Qu’est-ce que ça donne envie ces réunions !
Ce qui serait intéressant c’est d’échanger avec une fille de là-bas, échanger des revues, des tissus … une correspondance de patcheuse.
coucou une petite question : comment est organisé l’emprunt de livres ? car dans notre association nous en avons mais comment faire pour avoir l’assurance que les livres nous reviennent en bon état ? un listing des livres avec les noms et date de l’emprunteur, certes, mais la question qui se pose c’est l’état au retour…. merci de me livrer votre expérience. amicalement
Je vais essayer de te répondre le plus clairement possible sur mes observations mais je ne fais pas partie des association et je ne suis pas sure a 100%. Chaque livres a une petite fiche avec le titre du livre. Si on veux emprunter un livre, on marque son nom dans la fiche et on laisse la fiche sur place. De cette façon, les responsables de biblio sont au courant de quel livre est de sorti et avec qui. Il y a 2 responsables de biblio a l’année et 2 « bénévoles » par réunion. Ces bénévoles sont désignés deux mois a l’avance, c’est une rotation parmi les membres de l’association. Pendant la réunion, ces personnes remettent les fiches dans les livres qui sont de retour et vérifie l’état de chaque livre.
PS: Je préfère le tutoiement sur cet espace de création et de partage :-)